Dragon

 

Les Italiens et le Britanniques sur l'Ardre en 1918

 


 

 

Les Italiens et le Britanniques sur l'Ardre en 1918

marche organisée par Jean Vedovati

Randonnée du 14 Septembre 2002

- Circuit d'environ 14 km (7 le matin, 7 l'après-midi). Prévoir de bonnes chaussures.

- Départ à 9 heures précises, Maison du Parc Régional de la Montagne de Reims - 51 Pourcy, R.D. 386, rendez-vous à partir de 8 heures 30.

- L'arrêt casse-croûte est prévu aux environs de 12 heures 30 au Parc de Commétreuil. Apporter son repas, une voiture pourra en assurer le transport depuis Pourcy.

 

LES EXPOSÉS

Thèmes : Assauts allemands sur le 2ème C.A. Italien, Reconquête par le 2ème C.A. Britannique

1) Point de rendez-vous et bref résumé de la bataille

2) Cote 194, présentation des lieux, chronologie des combats :

3) Combats dans le bois de Petits Champs

4) Reprise du domaine de Commétreuil, des bois des Grands Savarts et de Béneuil

5) Cimetière Britannique de Bouilly

6) Repas

7) "V'la les Boches ! "

8) Cote 176, reprise de Marfaux

9) Cimetière Allemand, Georg Achner

10) Le Bataillon Coutençon encerclé aux Gallinettes


QUELQUES RAPPELS SUR L'ORGANISATION EN 1918

Abréviations utilisées.

Bt ou BTN

Bataillon

2/32 RI

Deuxième bataillon du 32e R.I.

RI

Régiment d'infanterie

CM1

Compagnie de mitrailleuses du 1er Bt

BCP

Bataillon de chasseurs

RIC

Régiment d'Infanterie Coloniale

Cie

Compagnie

DI

Division d'infanterie

PC

Poste de Commandement

RIT

Régiment d'infanterie territoriale

RAC

Régiment d'artillerie de campagne

RIUS

Régiment d'infanterie américain

CM

Compagnie de mitrailleuses

DIUS

Division d'infanterie américain

 

Composition d'une division d'infanterie (1918)

 

Effectif : 10 000 hommes, sous-officiers et officiers, (environ) 3 régiments d'infanterie de 2 200/2 300 hommes. (commandée par un général.)

1 régiment d'artillerie de campagne et 1 ou 2 groupes d'artillerie lourde. Les groupes d'artillerie lourde affectés aux divisions sont généralement dotés de canon de 155 court à tir courbe.

1 détachement de cavalerie

1 ou 2 compagnies de génie

1 compagnie de téléphonistes

1 groupe de brancardiers divisionnaire et 1 groupe sanitaire

1 centre d'instruction divisionnaire, effectifs provenant des bataillons

1 ou 2 avions de reconnaissance

et bien entendu un état-major ainsi que de nombreux services auxiliaires.

Certaines divisions ont une composition différente. Exemples : 2 régiments d'infanterie plus 2 ou 3 BCP, et pour les divisions coloniales, 3 RIC (Régiment d'Infanterie Coloniale) plus 3 Bt de Tirailleurs Sénégalais

Composition d'un régiment d'infanterie (commandé par un Colonel)

 

- 3 bataillons (commandés par un Commandant.)

- 1 compagnie hors rang, la "CHR" (cette unité est une compagnie de commandement et de service)

- 1 peloton de canon de 37 mm

Chacun des bataillons est composé de 3 compagnies, (commandées par des Capitaines), à effectif de 180 hommes environ chacune et d'une compagnie de mitrailleuses avec 8 pièces (2 par section).

Chaque compagnie est dotée d'environ 10 fusils-mitrailleurs et de 10 tromblons lance-grenades.

Le régiment d'artillerie de campagne est formé de 3 groupes de 3 batteries chacun. La batterie est de 4 pièces de 75 soit un total de 36 canons pour le régiment. Les canons de 75 sont à tir tendu.

Hiérarchie dans l'Infanterie

Troupe

Simple soldat

Caporal qui commande une escouade de 7/8 hommes

Sergent qui commande une demi-section de 2 escouades

Sergent Major rôle administratif

Adjudant (Caporal Chef, Sergent Chef, Adjudant Chef n'existent pas en 14/18)

Officiers Subalternes

Aspirant qui commande une section

Sous-Lieutenant qui commande une section

Lieutenant qui commande un peloton de 2 sections

Capitaine qui commande une compagnie

Officiers Supérieurs

Commandant qui commande un bataillon

Lieutenant-Colonel et Colonel qui commandent un régiment

Officiers Généraux

Général de Brigade (2 étoiles) qui commande une Brigade

Général Divisionnaire(3 étoiles) qui commande une Division, un Corps d'Armée, une Armée, .. A la première Guerre Mondiale il n'y a pas de Général à 4 ou 5 étoiles.


  1. Point de rendez-vous et bref résumé de la bataille
  2. Rassemblement et présentation de la journée, maison du Parc, Pourcy

     

     


    2) Cote 194, présentation des lieux, chronologie des combats :

    Jusqu'à fin mai 1918, la région de la haute vallée de l'Ardre vit au bruit assez lointain de la canonnade. Elle est épargnée par les combats.

    Le 27 mai 1918, les Allemands lancent leur offensive contre notre front du Chemin des Dames et progressent très rapidement en direction de la Montagne de Reims. Le 1er juin leurs assauts sont finalement stoppés. La bataille cesse momentanément et chacun des adversaires s'installe et s'organise sur ses nouvelles positions.

    La nouvelle ligne de front est ainsi jalonnée : Vrigny, Cote 240,St Euphraise, Bligny, Montagne de Bligny, Bois des Eclisses, Champlat, Bois de la Cohette.

    Dans cette région les Allemands vont encore faire plusieurs tentatives afin de s'emparer des hauteurs : Bois des Dixhommes, Montagne de Bligny, Bois des Eclisses. La hauteur la plus convoitée est la Montagne de Bligny, là où est le cimetière militaire italien. Car si de partout on voit cet endroit, de cet endroit on voit partout ! Ce point sera jusqu'à la mi-juillet fortement agité mais fermement tenu par les Britanniques de la 19e D.I.W., puis par les Italiens de la 8ème D.I.I..

     

    La recherche du bon itinéraire …

    A la mi-juin, le 2ème C.A. Italien vient prendre position sur la haute vallée de l'Ardre.

    Pourquoi ce 2ème C.A. Italien ??

    En 1917, c'est l'effondrement du front en Italie, appelé désastre de Caporetto. Les forces austro-allemandes ont enfoncé profondément les lignes italiennes. Français et Britanniques envoient des divisions en Italie. En contre partie l'Italie envoie en France de nombreux bataillons de travailleurs. Ce ne sont pas des combattants, ils sont chargés d'effectuer des travaux d'infrastructures (routes, voies ferrées, aménagement d'abris, etc )

    Après les offensives allemandes du printemps 1918, l'Italie envoie en France sont 2ème Corps d'Armée composé de deux divisions, la 8ème et la 3ème, à 4 régiments d'infanterie chacune, ainsi que les éléments organiques d'un Corps d'Armée (Artillerie, Cavalerie, Génie, service de Santé complet). A cela s'ajoute de nombreuses compagnie de mitrailleuses et un bataillon d'assaut (Arditi). Ce C.A. est commandé par le Général Albricci.

    Successivement les 8ème et 3ème Divisions sont envoyées en Argonne afin de se familiariser aux méthodes de liaisons et techniques de combat des Français. Durant cette période le Général Albricci déclare que les Italiens ne sont pas venus en France pour voir comment combattent les Français, mais pour combattre.

    L'occasion va lui en être donnée !.

     

     

    A la mi-juin, la 8ème D.I.I. vient relever la 19ème D.I.W. sur la rive gauche de l'Ardre. Puis ensuite la 3ème D.I.I. vient relever la 28ème D.I. Française sur la rive droite et l'ensemble du 2ème C.A.I. tient le secteur de la vallée de l'Ardre. La ligne d'avant-postes est inchangées. Le P.C. du Général Albricci est installé à Hautvillers celui de la 3émé D.I.I. à Courtagnon et celui de la 8ème D.I.I. à Nanteuil-la-Fosse (aujourd'hui, Nanteuil-la-Forêt). Le 2eme C.A.I. est en liaison à droite avec le Corps Colonial qui tient Reims et à sa gauche le 5ème C.A..

    Début juillet, la 120ème D.I. Française est affectée au 2ème C.A.I., afin de tenir la 2ème position.

    En ce début juillet 1918, les Allemands se préparent très activement et dans la plus grande discrétion à lancer une formidable offensive dont le but est de faire tomber Reims en s'attaquant à la 4ème Armée à l'est de Reims, à la 5ème Armée de Reims à Verneuil et à la 6ème Armée au sud de la Marne, sur Dormans, Crézancy.

    Malgré les mesures de discrétion prises pour les préparatifs. Les services de renseignement français ont obtenu suffisamment d'informations et d'indices sur cette préparation de l'offensive. L'Etat-Major Français connaît l'étendue du front et la date approximative du déclenchement.

    Les Allemands se préparent donc à attaquer, les Alliés à recevoir et répondre au choc. Chacun est conscient de l'importance décisive de cette formidable bataille qui se prépare.

    Prenant "partiellement" en compte les directives défensives du Général Pétain, le Général Berthelot qui vient de prendre le commandement de la 5ème Armée fait organiser le champ de bataille.

     

     

    Première position :

    Une ligne d'avant postes : Champlat, Bois des Eclisses, Bligny, St Euphraise, Ouest Coulommes.

    Une ligne de résistance, située normalement à 1500/2000 mètres arrière des avant postes (mais au niveau du Bois des Eclisses, elle se confond avec les avant postes. Les conséquences en seront fâcheuses.)

    Deuxième position :

    Plus en arrière encore, la ligne de la 2ème position. De part et d'autre de cette ligne est échelonnée l'artillerie de campagne.

    La ligne de défense de la 2ème position en liaison à gauche à La Poterne avec le 5ème Corps passe par le Bois de Courton, Ouest de Pourcy, puis par un tracé sinueux se dirige vers Villedommange en liaison vers la ferme Heurtebise avec le 1er Corps Colonial.

    La ligne d'avant postes doit freiner l'assaut, la ligne de résistance l'arrêter, l'ennemi ne doit pas franchir la 2ème position.

    Durant les deux premières semaines de juillet l'artillerie allemande ne répond que très faiblement aux tirs français.

     

    Les découvertes sur le terrain, des éclats d'obus ….

     

    La journée du 14 juillet est très calme.

    Brusquement et simultanément dans la nuit à 0 h 10. Sur un front de 80 km toutes les pièces d'artillerie allemandes ouvrent le feu. C'est un déluge de fer, de feu, de fumée, de gaz qui s'abat sur nos positions. Aussitôt notre artillerie réplique. Mais elle est moins nombreuse que celle de l'ennemi et ses emplacements qui avaient été soigneusement et méthodiquement repérés sont soumis à de très violents tirs qui réduisent nos pièces au silence.

    A 3 h 30, l'infanterie allemande précédé par un très fort barrage roulant se lance à l'assaut des lignes italiennes complètement bouleversées par les obus. Les pertes en tués et blessés sont déjà grandes. Les îlots de résistance sont contournés et débordés ou attaqués au lance flammes. Entre le Bois de Courton et celui des Eclisses, les chars allemands s'infiltrent et avancent sur Chaumuzy Marfaux. C'est la 8ème D.I.I. qui subit le plus fort de l'assaut. Ses éléments non capturés, disloqués ne peuvent que se replier en combattant. Dans la matinée Chaumusy tombe, Marfaux tombe. Les Allemands avancent devant la deuxième position au Bois de Courton. Dans l'après-midi ils arrivent devant la 2ème position au nord de Pourcy, toutefois Courmas tient toujours.

    La 8ème D.I.I. est anéantie il ne lui reste qu'un régiment sur 4, le 52ème R.I.I.. La 3ème n'a que peu souffert.

    Pour cette journée du 15 juillet, les Allemands ont connu quelques succès sur les 5ème et 6ème Armées. Par contre sur la 4ème Armée du Général Gouraud, pour eux, l'échec est total. Aussi vont-ils porter leurs efforts vers Epernay en remontant la vallée de la Marne d'une part et la vallée de l'Ardre d'autre part.

    Le 16 juillet, les Allemands attaquent notre 2ème position au Bois de Courton. Au centre de la forêt, leurs troupes d'assaut enfoncent le 2/408 R.I. qui y tient les lignes en cet endroit, s'engouffrent dans la brèche et parviennent jusqu'aux abords de Nanteuil-la-Forêt. Sur Courmas, ils prennent le village et attaquent vers les Patis d'Ecueil sans toutefois parvenir à enfoncer les lignes. Des contre-attaques les refoulent. Notre 14ème D.I. arrive et vient renforcer le 2ème C.A.I.. Des éléments du 1er Cops Colonial viennent également prêter main forte au 2ème C.A.I..

     

     


  3. Combats dans le bois de Petits Champs

 

 

Le 17 juillet, les derniers assauts allemands échouent totalement les obligeant à passer à la défensive.

Le 18 juillet, voilà maintenant arrivé le moment de la contre-attaque et de la reconquête du terrain perdu. Toutefois en ce jour, les forces de la 120ème D.I., 14ème D.I. et des Italiens ne parviennent pas à progresser. Il en sera à peu près de même le 19 où, tout de même, la 14ème D.I. parviendra à dégager complètement le 3/408 R.I. qui était encerclé aux Galinettes.

Le 22 juillet, le 22ème C.A.W. (britannique) vient relever le 2ème C.A.I. complètement exténué et prend le commandement du secteur. Quelques bataillons italiens dont le Bataillon d'Assaut Arditti et plusieurs compagnies de mitrailleuses vont être maintenues dans la bataille.

L'intervention du 22ème C.A.W. se fait le 20 au matin par dépassement des lignes. La 51ème D.I.W. sur la rive gauche de l'Ardre. La 62ème sur la rive droite. Les Ecossais sur la bordure nord du Bois de Courton attaquent avec fougue, emportés par leur élan certains groupes, à l'intérieur du bois parviennent jusqu'à hauteur de Nappes, mais isolés, en flèche, et contre-attaqués, ils sont contraints de se replier.

Les 21 et 22 quelques difficiles progrès dans le Bois des Petits Champs.

Le 23, le domaine de Commétreuil est repris ainsi que Marfaux. Le 24 le Bois d'Hyermont. Le 27 Chaumuzy et le 28 le Bois des Eclisses ainsi que Bligny.

Tout le terrain perdu au cours des journées du 15 et 16 juillet est reconquis. Mais il a fallu 12 jours et la région est dévastée.

 

 


4) Reprise du domaine de Commétreuil, des bois des Grands Savarts et de Béneuil

 

Depuis le 15 juillet, la 77ème Division, composée des 56ème, 60ème et 61ème Bataillons de Chasseurs à Pieds et des 97ème et 159ème R.I. Alpins, est dans la bataille. Elle combat tout d'abord au sud de la Marne dans la région de Festigny, Nesles Le Repons – Le 20 juillet les Allemands ayant totalement évacué la rive sud de la rivière, les combats, dans le secteur sont terminés.

Le 22 juillet, la 77ème D.I. a reçu l'ordre de se diriger sur la Montagne de Reims. Pour le 23 juillet les 60ème B.C.P. et 97ème R.I. Alpin ont reçu la mission de reconquérir le domaine de Commétreuil, dont les Britanniques de la 62ème D.I. n'ont pas pu s'emparer les jours précédents, malgré, en particulier, leur efforts du 22 juillet.

 

 

L'attaque des 60ème B.C.P. et 97ème Alpin sera appuyée par des chars.

A 4 heures, les éléments d'attaque arrivent au bois des Petits Champs (ne cherchez pas ce lieu dit sur les cartes I.G.N., il n'y est pas indiqué, pas plus d'ailleurs qu'il ne l'était sur les cartes d'Etat-Major au 80.000ème en 1918. Il est situé au nord de Marfaux, bois dont la reconquête a été des plus sanglantes) et se mettent en place.

 

 

A 10 h 15, après s'être approchés des lisières du domaine, les chars suivis de près par les Chasseurs réduisent successivement les premiers nids de mitrailleuses. Au château, les difficultés commencent, les chars n'arrivent pas à réduire les nids de mitrailleuses installés dans les caves. Il faut alors faire intervenir des lance-flammes. Des prisonniers sont faits. Le domaine paraît être aux mains des Chasseurs. La marche en avant continue et les Chasseurs pénètrent dans le bois situé au sud de Bouilly.

 

C'est alors que les Allemands contre-attaquent sur ce bois. Les Chasseurs sont surpris d'autant plus qu'ils sont pris sous des rafales de mitrailleuses provenant du domaine de Commétreuil et qu'elles étaient passées inaperçues.

Une section de Chasseurs, commandée par le Sous-Lieutenant Dampierre, revient en arrière, manœuvre la position de résistance et y fait 24 prisonniers. Quelques autres points seront réduits peu de temps après. Enfin le domaine sera, vraiment et totalement, reconquis.


SUITE DE LA MARCHE DU 14/9/2002


RETOUR VERS LES ACTIVITES "2002" ET LES ACTIVITES FUTURES