LES TROUPES COLONIALES ET L'ARMÉE D'AFRIQUE DANS LA 2ème BATAILLE DE LA MARNE

LES TROUPES COLONIALES ET L'ARMÉE D'AFRIQUE DANS LA 2ème BATAILLE DE LA MARNE

Distinguons d'abord, "l'Armée d'Afrique" des troupes "Coloniales". "l'Armée d'Afrique" qui forme le 19ème Corps d'Armée, n'est pas engagée, directement en tant que Corps d'Armée, dans les combats de la 2ème Bataille de la Marne, mais de nombreux régiments de tirailleurs, de zouaves et mixtes sont y engagés dans le cadre de D.I..

Les troupes coloniales s'y couvrent de gloire. A Château-Thierry, fin mai 1918, puis à la mi-juillet dans le bois de Courton (10ème D.I. Coloniale), pendant les combats de, fin mai, juin, juillet et début août 1918 sur la montagne de Reims (1er Corps d'Armée Coloniale) et l'offensive Mangin en juillet 1918, (R.I.C.M.).

Les effectifs, non-européens engagés dans l'Armée d'Afrique ou la Coloniale s'élèvent à environ 450.000 indigènes qui ont combattu en Europe, dont 150.000 Algériens, 40.000 Tunisiens, 14.000 Marocains, 43.000 Indochinois, 34.000 Malgaches et 135.000 Africains noirs. Les pertes totales s'élèvent à 100.000 morts au combat ou par maladie, dont 36.000 Nord-Africains et 30.000 Africains noirs.

Ces troupes ne sont engagées que tardivement dans la Première Guerre Mondiale. Elles sont engagées massivement, pour la première fois, lors de l'offensive Nivelle d'avril 1917. Sous l'autorité du général Mangin, la VIe armée doit exécuter la mission principale du plan Nivelle sur le Chemin des Dames. Les tirailleurs ne sont pas habitué au froid et subissent des pertes très lourdes.

Cet engagement tardif des troupes coloniales dans la guerre s'explique par la réticence des milieux militaires (voir dossier "Capitaine Van Vollenhoven") à les engager en Europe. Quelques hommes comme le Général Mangin, théoricien de "La Force Noire" en 1910, sont convaincus des qualités guerrières de certains peuples africains et vont faire évoluer les points de vue.

Après cet engagement très coûteux, les conditions d'emploi des troupes coloniales sont entièrement revues. Le système de l'amalgame (Européens et Indigènes), au niveau du bataillon ou au niveau de la compagnie, est mis en place dans toutes les unités. Par exemple le célèbre R.I.C.M., régiment d'infanterie coloniale du Maroc, comprend deux bataillons blancs d'infanterie coloniale, un bataillon de tirailleurs sénégalais et deux compagnies d'un bataillon somalien. De même, des régiments mixtes de zouaves et de tirailleurs algériens sont mis sur pied.

En effet, contrairement à une idée généralement admise l'Armée Coloniale est en grande partie formée d'Européens, on trouve des régiments d'infanterie et d'artillerie coloniales (les "marsouins" et les "bigors") composés de Français engagés et que l'on regroupe parfois sous le terme de "Coloniale blanche" - ainsi que des tirailleurs sénégalais, malgaches et indochinois. L'expression "tirailleurs sénégalais" désigne en fait toutes les unités d'infanterie recrutées dans les colonies françaises au sud du Niger.

Les confusions sont fréquentes dans les appellations entre les régiments à recrutement français ou européen, les régiments incorporant des habitants des colonies françaises et les régiments à recrutement indigène ou local. De plus, pour des raisons d'efficacité militaire, les unités sont parfois mixtes.

Avant et pendant la guerre, dans l'Armée d'Afrique, les zouaves et les chasseurs d'Afrique sont des corps à recrutement européen, tandis que les spahis et les tirailleurs algériens, tunisiens et marocains sont à recrutement indigène. Le recrutement par conscription des tirailleurs indigènes, en Algérie et en A.O.F. existe, depuis 1912.

Après ces réformes qui réalisent l'amalgame, dès 1a contre-offensive de la Malmaison en octobre 1917, les bataillons blancs d'Afrique du Nord et tirailleurs indigènes , étroitement mêlés, au niveau des régiments, se couvrent de gloire. Ce sera le cas, également, lors de la 2ème Bataille de la Marne et des combats jusqu'à l'armistice de 1918.

On parle, suivant les époques de troupes "coloniales" ou de "marine". Les troupes de marine doivent leur nom au rattachement initial des colonies au ministère de la Marine. Depuis 1900, elles dépendent du ministère de la Guerre, mais conservent une large autonomie.

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