OFFENSIVE ALLEMANDE DU 27 MAI 1918

 

Le général Duchêne qui commande la 6 ème armée française savait que l'attaque allemande sur le "Chemin des Dames" aurait lieu le 27 Mai, les renforts étaient prêts, mais à une heure du matin ce sont plus de mille batteries qui vont, pendant deux heures et quarante minutes tirer sur 90 Km de front et 12 km en arrière des lignes, utilisant massivement les obus à gaz, Les batteries françaises et anglaises sont neutralisées.

A 3 heures 40 la 7 ème armée de von Boehm et la 1ère de von Bulow précédées par un barrage roulant d'artillerie partent à l'assaut. A 7 heures ils sont sur le "Chemin des Dames", à 9 heures il dévalent les pentes sud, vers l'Aisne. A midi la ligne de l'Aisne est enfoncée.

Pourra-t-on reformer un front sur la Vesles ? Non, Pétain donne l'ordre de se battre, comme en 1914, sur la Marne. Au soir du 28 Mai, le 2ème bureau évalue à 65 divisions les réserves allemandes, Ludendorff a les moyens de prendre Paris !!!

Le 29 Mai, Soissons tombe, en entrant à Fère en Tardenois, les Allemands ont failli s'emparer de Clémenceau. L'offensive allemande est contenue sur les ailes, à l'Est sur la Montagne de Reims, à l'Ouest sur les plateaux du Soissonnais. Le 30 Mai sept divisions allemandes atteignent la Marne entre Chartrèves et Dormans. Le Général Franchet d'Esperey regroupe des unités pour défendre le franchissement et accepte l'aide du Général Pershing qui propose deux divisions américaines encore en instruction. Il faut se souvenir que le Général Pershing souhaitait formée la 1ère Armée américaine autonome, forte d'au moins 1 000 000 d'hommes avant d'engager ses troupes.

Ludendorff, le 31 Mai , engage 30 divisions, non pas sur la Marne, mais sur l'axe Soissons Villers-Cotterêts, face aux 1er, 11ème et 21ème corps d'armée, la situation des Alliés est très périlleuse, les Allemands cherchent la victoire décisive.

Le 1er Juin Chateau Thierry tombe, Paris est à 60 Km, ce sera la dernière victoire allemande, car l'attaque commence s'essouffler, pour ravitailler le front de la Marne les Allemands ne dispose que d'une liaison ferroviaire à voie étroite. Le 11 Juin, Mangin et sa 10ème armée arrête une offensive en direction de Compiègne, le front est stabilisé, les troupes s'enterrent dans les tranchées. Les Alliés sont exsangues, vers la mi-Juin Pétain ne dispose plus que de 71 divisions en ligne et 6 en réserve, les Anglais n'ont plus que 34 divisions, les Américains 7 divisions plus ou moins instruites, 10 à l'instruction et 6 encore en mer. La lenteur de l'arrivée des Américains s'explique par leur faible capacité de transport maritime, 30 000 hommes par mois, les Anglais vont apporter le tonnage nécessaire en Mai 1918 où l'on passera à 130 000 hommes, puis en Juin à 150 000.

La 2ème division d'infanterie américaine intervient avec sa brigade de "Marines" dans la région de Chateau Thierry et arrête l'avance allemande.

Début Juillet, Pétain s'interroge sur le lieu de la prochaine attaque allemande? Ceux-ci disposent maintenant de 210 divisions dont 55 fraîches ou reconstituées. L'aviation a repéré des pontons, des barges, des ponts flottants sur la Marne. Pétain place 2 corps d'armées au Sud de la Marne. Pour prévenir l'attaque probable de l'armée von Hutier (33 divisions) et celle de Boehm (35 unités) vers le Sud, Foch prévoit de lancer la 5ème armée de Micheler pour dégager Reims et la 10 ème armée de Mangin sur le flanc de la poche de Chateau Thierry en direction de Soissons en utilisant sur cet axe des chars.

Mais dès le 7 Juillet, les Alliés comprennent que Ludendorff veut prendre le contrôle de la montagne de Reims par un double mouvement en tenaille, au Sud-Ouest de Reims, puis en se rabattant sur Epernay et vers le Sud-Est de Reims en direction de Châlons-sur-Marne.

Foch et Pétain renforcent immédiatement la 5ème et la 4èmè armée et décide de faire passer, pour le 18 Juillet, à l'offensive la 6ème armée (commandée par Degoutte qui a remplacé Duchêne limogé) et 10 ème armée (Mangin) entre la Marne et l'Aisne.

Le 15 Juillet l'offensive allemande commence à l'Est de Reims par une préparation d'artillerie, à 1 heure du matin, sur la 4ème armée (Gouraud). Puis c'est le tour au Sud-Ouest de Reims à la 5ème armée (Berthelot) de se préparer à recevoir l'assaut, parmi eux les Italiens du général Albricci défendent la vallée de l'Ardre, Plusieurs milliers d'entr'eux vont mourir dans cette bataille. A deux contre un les Allemands enfoncent le corps d'armée italien atteignent et franchissent la Marne devant l'aile droite de la 6ème armée (Degoutte).

La supériorité aérienne des Alliés fait payer très cher aux Allemands la traversée de la Marne.

Le 16 Juillet la 4ème armée bloque toujours l'offensive à l'Est de Reims. Malgré le courage des Sénégalais du général Pellé, inférieurs en nombre, Chatillon est pris.

Le 17 Juillet, devant la résistance de la 4ème armée (Gouraud) à l' Est de Reims et malgré son recul à l'Ouest de Reims, le non-effondrement de la 5ème armée (Berthelot), Ludendorff renonce à son attaque.

Le 18 Juillet la contre-attaque de Mangin (10ème armée) et Degoutte (6ème armée) se révèle foudroyante. La bataille commence en direction de Fère en Tardenois, 2000 pièces d'artillerie ouvre le feu, 13 divisions françaises et 5 américaines, ainsi que 500 chars participent à la bataille avec l'aide de toute l'aviation disponible. Les Allemands reculent sur Oulchy le Chateau. Degoutte reprend Chateau Thierry. Les Allemands envoient la 9ème armée (Von Eben) en secours mais ils ne peuvent empêcher la poussée sur Fère en Tardenois.

Complètement surpris par l'offensive, Ludendorff est contraint de reculer en direction de la vallée de l'Aisne. Cette deuxième victoire de la Marne est aussi importante que la première, Foch et Mangin avec dans sa 10ème armée rentrent dans la légende. Pershing est un autre vainqueur car les Américains contribuent largement à cette victoire, le 21 Juillet il demande à Foch de commander ,lui-même la 1ère armée américaine. Bientôt la 2ème armée américaine tiendra ,en Lorraine, le front de saint-Mihiel (12 Septembre réduction de la poche).

Du 25 au 28 Juillet, Foch dégage la voie ferrée Paris à Avricourt dans la région de la Marne. Début Août, Soissons et la vallée de la Vesles sont dégagées. Une attaque se prépare en Picardie.

Le 7 Août Foch reçoit le bâton de Maréchal et Pétain la médaille militaire. Le 8 Août l'offensive de dégagement de la voie ferrée Paris à Amiens, 12 divisions françaises et 15 anglaises, bouscule les Allemands les entraînant dans une retraite désordonnée de 15 km et des débuts de panique.

Depuis le 21 Mars Ludendorff a perdu un million d'hommes et offre sa démission, en ce "jour de deuil" au Kaiser. Les Anglais attaquent, percent à Bapaume et marchent sur Cambrai. Les Allemands survivants vont devoir s'enterrer, à nouveau, sur la ligne Hindenburg; leur répit sera de courte durée.

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