PAUL LANDOWSKI

Merci à Madame Marjorie Sauvage, du Musée-Jardin Paul Landowski, de Boulogne-Billancourt, qui nous a transmis ce texte.

Paul Landowski ( 1875-1961 ) un sculpteur au service de la Mémoire.

Conséquence de la première guerre mondiale, les monuments aux morts vont être pour toute une génération d'artistes, une véritable manne. Paul Landowski en réalisera à lui seul plus de 80. Loin de l'iconographie habituelle du Poilu héroïque ou de la veuve éplorée, Paul Landowski va élever ce genre au chef d'œuvre. Son style néo-classique en marge des grands mouvements avant-gardistes du début du XXème siècles inscrit dans la pierre les grands événements de son temps et leurs héros, telle est sa définition de la modernité et de son art. Ayant lui-même participé au conflit de la première guerre mondiale*, Paul Landowski s'était juré de rendre hommage aux soldats morts. Le monument LES FANTÔMES en sera l'expression la plus témoignante.

Érigé sur la butte de Chalmont dans l'Aisne, à l'endroit précis où s'infléchit le sort de la seconde bataille de la Marne et qui conduisit à la victoire, LES FANTÔMES dressent leurs silhouettes granitiques sur ce lieu désormais historique. Immensité et silence du lieu unissent intimement paysage et sculpture dans une scénographie dramatique à la grandeur du sujet.

Le groupe est constitué de 7 soldats, hauts de 8 mètres, chacun incarnant une arme : une jeune recrue, un sapeur, un mitrailleur, un grenadier, un colonial, un fantassin, un aviateur. Les soldats aux paupières clauses sont dressés dans une position légèrement oblique comme des morts se relevant du champ de bataille. Ils entourent et protégent de leurs corps la figure nue, emblématique du jeune héros martyr. Devant eux quatre marches d'escaliers signifient les quatre années de guerre, tandis qu'en bas une figure féminine drapée, symbolise la France et le combat national. Haute de 5 mètres, elle précède le groupe des FANTOMES. La seule arme qu'elle porte est défensive : c'est le bouclier portant les trois déesses qui symbolisent la devise de la France " Liberté, Égalité, Fraternité "

Commencé en 1919, ce monument fut inauguré en 1935. Il est aujourd'hui considéré par beaucoup comme le plus beau et le plus émouvant des monuments à la mémoire des soldats morts au Champ de d'Honneur.

La maquette originale en plâtre de ce monument est présentée au Musée-Jardin Paul Landowski à Boulogne-Billancourt, où est également présenté le monument aux morts d'Alger : Le Pavois

Avec ce monument aux morts Le Pavois, Paul Landowski renoue avec la grande tradition funéraire du Moyen-âge et de la Renaissance française : un Gisant porté triomphalement par une victoire ailée et deux cavaliers, un français et un maghrébin, tous trois montés sur des chevaux caparaçonnés. Les bas-reliefs du socle évoquent la vie des tranchées et la communauté franco-algérienne. Paul Landowski mêle ici le contemporain à l'allégorie millénaire des grandes reconstitutions épiques.

Ce monument aux morts Le Pavois érigé à Alger, après avoir jouit d'un emplacement spectaculaire dominant la baie dressée en haut d'une gigantesque volée de marches d'escalier,

ce monument est aujourd'hui englouti sous une chape de ciment où sont sculptées des mains se dégageant de leur chaîne.

Le monument aux morts de Casablanca aura plus de chance. Inauguré en 1924, il sera en 1961, à cause des événements liés à la décolonisation, démonté, transporté et réédifié à Senlis. Ce monument aux morts de Casablanca montre un Spahi marocain à cheval serrant la main d'un cavalier français qui lui fait face.

Les monuments publics offerts à la foule, offerts à la ville peuvent-être victimes de la charge émotionnelle et symbolique qu'ils véhiculent.

Au détour de vos ballades parisiennes, vous pouvez apprécier dans le 16e , place du Trocadéro et du 11 novembre 1918, le monument à la Gloire de l'armée française 1914-1918.

A la mairie du 16e, 71, avenue Henri Martin et 73, rue de la Pompe, le Bouclier Votif aux 6000 combattants du 16e arrondissement morts pour la France.

Dans le 5e à l'École Normale Supérieure, 45, rue d'Ulm " A nos Morts ". Monument à la Gloire des Internes en médecine des hôpitaux de paris " Victimes de la Grande guerre ", Hôtel-dieu, Paris 6e et bien sûr à l'église Saint Louis des Invalides, place Vauban dans le 7e arrondissement, l'incontournable tombeau du Maréchal Foch.

*: A la déclaration de la guerre, Paul Landowski fut incorporé au 35e régiment d'Infanterie territoriale, 5e compagnie, 2e bataillon, XXIéme corps.

Musée-Jardin Paul Landowski, 14, rue Max Blondat 92 100 Boulogne-Billancourt.

Ouvert mercredi, samedi, dimanche de 10 à 12 heures et de 14 à 17 heures (fermeture annuelle au mois d'août) Tel : 01 46 05 82 69 ou 01 55 18 54 40

Métro : Boulogne-Billancourt

Autobus : 52 ( arrêt Denfert-Rochereau )

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