LA 1ère DIVISION US A CANTIGNY

27 AVRIL - 8 JUILLET 1918

Traduit librement d'après "American armies and battlefields in Europe", Center of Military History United States Army. 1938.

LE CONTEXTE

Devant l'urgence créée par l'offensive allemande du 21 Mars 1918, le Général Pershing place toutes les troupes alors en Europe à la disposition du Général Foch. Parmi ces unités, la 1ère Division US qui le 5 Avril a été placée dans la région Nord de Paris, reçoit, le 27 Avril, la charge d'un secteur à l'Ouest de Montdidier, dans le 6ème Corps de la 1ère Armée Française. C'est la première entrée en ligne, sur un front de bataille actif, d'une division américaine.

1ERE DIVISION US

A cette date les Allemands sont à la mi-temps de leur série de grandes offensives. et leur future attaque peut inclure le secteur de la 1ère Division. L'activité et les tirs sur ce front sont si nombreux qu'il est très difficile de préparer une position défensive.

Le mouvement de terrain en face du secteur américain est la colline sur laquelle est bâti le village de Cantigny. Ce qui donne non seulement d'excellentes vues aux Allemands pour observer le secteur américain, mais aussi masque à ceux-ci les mouvements hostiles et les activités sur les arrières allemands.

Au début Mai, le commandement de la division est transféré au 10ème Corps français et à partir de la mi-Mai il est décidé de déloger les Allemands de leur position de Cantigny, afin de réduire les difficultés de tenue de cette partie du front.

Le 28ème Régiment d'Infanterie de la 1ère Division est choisi pour conduire l'attaque et pendant plusieurs jours répète ses plans sur un terrain similaire à l'arrière. Pendant l'attaque le régiment reçoit l'appui de l'artillerie américaine et française, de mitrailleuses, de mortiers, de canon de 37 mm, de chars, de lance-flammes, du Génie et deux compagnies du 18ème Régiment d'Infanterie.

L'assaut est lancé à 6 heures 45 le 28 Mai et en dépit d'une vive résistance principale de derrière la ville et de tirs d'artillerie et de mitrailleuses du flanc gauche, tous les objectifs sont atteints rapidement. La construction de tranchées, la pose de barbelés et la préparation de points forts sur le terrain récemment conquis, sont entreprises immédiatement.

La réaction allemande est immédiate et particulièrement violente, elle montre la volonté allemande de briser le moral des Américains. Contre-attaques après contre-attaques sont lancées contre la position conquise pendant les deux jours suivants. A partir de midi, le 28 Mai, pendant 72 heures, les lignes américaines autour de Cantigny sont l'objet d'un tir intense de tous les calibres de l'Artillerie adverse. A la fin de ce bombardement, les Américains tiennent encore toutes leurs positions. Les Allemands doivent se résigner à leur échec.

Pendant la défense contre les contre-attaques allemandes, les deux compagnies du 18ème d'Infanterie en réserve et une compagnie du 26ème sont mis en ligne sur le front.

La capture de Cantigny est la première grande attaque menée par une division américaine. Elle est considérée comme un grand exploit et particulièrement valorisante, pour les Alliés comme illustration de l'aptitude au combat des troupes américaines, qui commencent à arriver en France. Cet engagement se produit le lendemain de l'offensive allemande du 27 Mai sur le Chemin des Dames, il est reçu, par les Alliés, comme une lueur d'espoir dans un ciel particulièrement menaçant.

Le 2 Juin, la 1ère Division prend en charge une portion un peu plus large du front, afin de dégager des troupes françaises utiles ailleurs. Le 3, au Nord du Cantigny, la ligne de front est avancée légèrement pour améliorer la position. Pendant la journée du 9 juin, la division est sévèrement bombardée car les Allemands viennent de lancer leur grande offensive entre Montdidier et Noyon, à l'Est du secteur occupé.

La 1ère Division est restée en ligne, au total, 73 jours avec des pertes qui s'élèvent à 5200 tués, blessés et disparus, elle est relevée le 8 Juillet et va jouer, 10 jours plus tard un rôle très important dans la bataille au Sud de Soissons, dans le cadre de la Xème Armée française (Général Mangin).

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