LE 119ème RÉGIMENT D'INFANTERIE DANS L'ATTAQUE DE LA FERME PORTE

Merci à Bernard MONNE qui nous a transmis le compte-rendu sommaire des opérations du 9 juillet 1918, lors de l'attaque vers la ferme Porté, auxquelles son grand-père a participé. Merci pour ce document.

Adolphe RENAUX Classe 1912, N° registre 62, 6éme région, classe de mobilisation 1908, bureau de recrutement de METZ, né le 30 juin 1892 à Servigny-les-Sainte-Barbe 57640 (Moselle), évadé de l'armée allemande il fut incorporé en temps qu'engagé volontaire le 30 août 1916, à Paris au titre de la légion étrangère, affecté au 26éme R.I. à Macon et arrivé au corps le 31 août 1916, passé au 55e RI le 17 février 1917, passé au 119e R.I. le 20 mars 1917, nommé Caporal le 30 août 1917, nommé sergent le 31 octobre 1917, mis en congés de démobilisation le 03 septembre 1919.(pour la période 14-18)

Le 199e R.I. fera toute le guerre dans la 6ème D.I. qui en juillet comme la 121ème D.I. appartient au 34ème C.A. de la 3ème Armée qui est dans la région du Matz (Ressons au nord, Estrées-Saint Denis au sud). Cette armée ne participe pas directement à la 2ème bataille de la Marne, elle est au nord-ouest de cette bataille. La 6ème et la 121ème D.I. participe le 9 juillet 18 à l'attaque de la ferme Porté dans la région d'Antheuil, le texte relate une partie de cette attaque ....

 

BATAILLE du 09/07/1918

 

Le 1er Bataillon du 119e Régiment d'Infanterie mis à la disposition de la 121e Division d'Infanterie et sous les ordres du Colonel, commandant le 404e R.I., se trouvait placé à l'extrême gauche du dispositif d'attaque.

Le mouvement qu'il avait à exécuter consistait à partir d'une base de 800m, pour venir occuper un nouveau front à environ 1200m, en pivotant sur sa gauche, dans ce mouvement on venait rencontrer un champs d'entonnoirs et un chemin creux organisés, qui laissaient espérer une ample moisson de prisonniers.

Parti de la Montagne, le Bataillon était rangé à 2h30 sur la base du départ. A gauche; la 1ere compagnie (s/lieutenant Dujury); à droite, la 3éme Compagnie (Lieutenant Cousin); partant chacune avec deux sections d'assaut, une section de soutien, une section de nettoyeurs; une 1/2 section de Génie devait renforcer les nettoyeurs de la 3éme Compagnie

La 2éme Compagnie (Capitaine Autofage) ne conservait comme en-cas, à la disposition du chef de bataillon, qu'un peloton avec une section de mitrailleuses; l'autre peloton disposé immédiatement derrière les vagues d'assaut, devait servir à former deux forts détachements de liaison.

- a) Une section avec une SM assurait la liaison entre les deux Compagnies de première ligne, qui, de par la divergence de leurs directions d'attaque, voyait s'écarter l'une de l'autre au cours de leur progression.

- b) Une section avec une SM devait se joindre à une section du 2e B° du 404e pour assurer une liaison étroite et efficace entre les deux Bataillons.

-c) Enfin quatre mitrailleuses au pivot extrême gauche étaient prêtes à flanquer par un tir ininterrompue la progression de l'attaque et à prendre à partie les contre-attaques, qui pouvaient partir des friches de Porté.

 

L'attente est longue dans le hautes herbes mouillées. Enfin à 3h18, le tir d'artillerie se déclenche, avec une précision, une régularité, un ensemble et une ampleur qui ont enthousiasmé tous les exécutants. A 3h20 les petites colonnes bondissent; tout d'abord, on entend rien, l'ennemi ne s'attend pas, sans doute à un irruption aussi brusque, et se tient terré sous le barrage roulant; mais au bout de deux minutes la progression à raison de 20 mètres à la minute est un peu lente, des mitrailleuses se révèlent; mal leur en prend, car, tandis que nos P.M avancent en tirant, nos grenadiers débordent les gêneurs et en ont bientôt fait de les mettre hors de cause. Nous avons eu deux tués et cinq blessés par les mitrailleuses lourdes ennemies. Le barrage d'artillerie ennemie reste insignifiant.

A droite, l'ennemi a le temps de se ressaisir; il faut en venir au corps à corps dans le chemin creux; mais, nous avons tout de suite le dessus.

De nombreux prisonniers sortent de leurs trous, les mains levées; ils paraissent pour la plupart enchantés d'en être quittes à si bon compte. D'autres apeurés, restent tapis dans les hautes herbes d'où on les extraira dans la journée, quelques uns essaient de s'enfuir et sont fusillés dans le dos par nos hommes qui ont retourné contre eux leurs propres mitrailleuses abandonnées.

Ceux qui ont le mauvais goût de se défendre avec acharnement, dans les gourbis du chemin creux, sont livrés aux bons soins des nettoyeurs, qui toutefois respectent un groupe de cinq officiers (dont un Commandant de Compagnie), qu'ils conservent précieusement pour qu'à l'arrivée on puisse les confesser.

A 4h30, le nettoyage est à peu près terminé; partout l'objectif a été atteint, Les commandants de compagnies regroupent leurs unités ; on reprend l'échelonnement en profondeur, on constitue avec les grenades boches des stocks précieux qu'économisent nos corvées de ravitaillement, et on active fébrilement les premiers travaux d'organisation du terrain conquis profitant de l'absence de réaction de l'artillerie ennemi qui n'agira pas efficacement avant 14 heures.

Le bilan de l'opération se traduit pour le Bataillon, par la capture de :

140 prisonniers vivants , dont cinq officiers

3 Minenverfer de 77 avec leur approvisionnement

2 Mitrailleuses françaises Hotchkiss

2 Mitrailleuses lourdes Maxim

11 Mitrailleuses légères

Nombreux fusils et abondant butin en matériel et munitions.

 

Il n'y a pas eu de contre-attaque, mais la réaction d'artillerie a été sévère à partir de l'après-midi.

Le Bataillon relevé dans la première partie de la nuit du 10 au 11, a perdu : 11 tués, 36 blessés (dont un médecin auxiliaire)

Le 13 juillet 1918

Le Chef de Bataillon, commandant le 1e Bataillon du 119° Régiment D'Infanterie

Bédonna

Rapport du sergent Mangenot. (alias Adolphe Renaux)

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